Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/95

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qui est non-seulement dans l’hypothèse d’événemens très-possibles, mais encore chose qui arrive constamment dans de très-petites périodes. Que deviendront alors ces généreux français, si cruellement oubliés dans leur première cause, et qui ont le plus chaleureusement combattu pour la régénération de la patrie ?

Comment à la plus intéressante séance, qui ait après la Constitution, occupé les représentans du peuple,[1] M. Lequinio, homme de loi, et législateur, qui ne montre cependant que des intentions pures, a-t-il pu dire d’un ton tranquille, en traitant de la vie, du désespoir, ou de la mort de plusieurs millions de français rigoureusement indigens, que l’établissement de greniers d’abondance, proposé par plusieurs personnes aux frais du gouvernement, n’offrait que des précautions inconvenables, destructives à l'agriculture,

  1. Dans cette séance, il s’agissait de prendre des mesures efficaces pour assurer les subsistances au peuple, cruellement inquiété ; M. Ducos, qui a senti la haute importance de cette intéressante matière, demanda qu’on la traitât solennellement.