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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/24

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ii

L’ÉTRANGE AVENTURE


Par acquit de conscience et point d’honneur classique, Dionys fit d’abord avec La Centauresse un périple préalable sur les pourtours de la cuvette méditerranéenne. C’était un pélerinage, en suivant les routes des trirèmes grecques, des galères romaines ou des nefs puniques. Ne fallait-il pas apercevoir au moins l’aspect de l’ancien monde avant que de naviguer vers les mondes nouveaux ?

Toutefois, La Centauresse salua rapidement les côtes de Sicile, passa par le travers de l’Hellade, puis, virant de bord avant les Échelles du Levant, croisa au large des syrtes barbaresques et du littoral du dey d’Alger, à cause des pirates, peut-être davantage encore pour atteindre au plus vite le détroit de Gibraltar.

Sans manquer à sa paisible dignité, le P. Loumaigne se désolait tout de même quelque peu d’abandonner si promptement ces grands paysages historiques qui faisaient bourdonner en son esprit tout un rucher de doctes abeilles. Le chevalier son élève, le consolait en lui promettant un voyage