d’études archéologiques, plus tard, lorsqu’ils seraient revenus de leur grande aventure vers l’Inconnu. Les tropiques, des îles découvertes, un autre hémisphère, voilà ce qu’il fallait à Dyonis et à maître Pintarède. Au reste, le P. Loumaigne ancien missionnaire en Chine n’était pas insensible à l’attraction des lointains géographiques. Lui aussi s’élança dans l’espace de toute son imagination, lorsque la brume de l’horizon arrière eut voilé le dernier point culminant de la péninsule ibérique.
Il y a toujours quelque chose de poignant dans les joies extraordinaires. Lorsque La Centauresse eut franchi les portes continentales, Dyonis et ses deux maîtres, réunis sur le gaillard d’avant, restèrent un long moment silencieux, avec de la fièvre dans les prunelles et une sorte de pâleur absorbée au front. C’est que La Centauresse sillait toute gaillarde et rapide dans la monstrueuse mobilité de la mer océane. Le divertissement était fini. Maintenant, entre l’immensité du ciel et de l’eau, l’on cinglait vraiment vers les lointains problématiques. Rien ne pouvait plus arrêter le voyage commencé. Le Libre-arbitre, origine de cette aventure, la livrait à ses fatalités. Les trois navigateurs sentaient bien que ce compagnon au front obscur, le Destin, venait d’embarquer sur La Centauresse. C’est lui, désormais, qui allait se tenir à la barre des événements. En secret, ils questionnaient le Taciturne qui apparaît à chaque pulsation de notre