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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/48

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l’île des femmes

— Foutre ! dit le capitaine, il vient de passer sous notre quille. Je n’y comprends rien. Ce bateau du diable — car c’en est un — navigue sous l’eau. Est-ce qu’il flotterait dans l’air aussi ?

Le ronflement aérien se produisit de nouveau et l’un des grands oiseaux mécaniques reparut au-dessus de La Centauresse. Presque aussitôt, il glissa sur l’air, décrivant de larges courbes et se penchant gracieusement, tantôt sur l’une, tantôt sur l’autre aile.

À la fin, il se posa sur l’eau et navigua pour accoster le requin de fer.

Il y avait deux passagers dans cet oiseau mécanique. L’un d’eux lança un fil terminé par une boule noire sur la terrasse du requin. Un homme saisit cette boule et la tira dans l’antre du monstre.

Les deux organismes restèrent un moment unis par ce mystérieux cordon, puis le fil revint vers l’oiseau qui, après un glissement rapide, s’enleva dans l’air, propulsant son vol avec un halètement frénétique. On le vit regagner la terre, rapide et dardé comme une flèche.

— C’est à se demander si l’on ne rêve pas ? soupira le père Loumaigne qui promenait à grands pas sa « bonne santé » le long du bastingage.

Son collègue, maître Onésime Pintarède, laissa tomber ces paroles ahuries :

— Nous ne sommes que des enfants !

Le capitaine Le Buric approchant Dyonis de Saint-Clinal, que toutes ces merveilles exaltaient,