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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/47

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l’île des femmes

le monstre immergé, se soulevant, découvrait toute sa terrasse à balustre. Les deux hommes, vêtu de surois jaunes, se promenèrent tranquillement sur le dos du mastodonte marin. Puis, l’un d’eux, armé de doubles lunettes, dites jumelles, observa La Centauresse.

Le lieutenant Tamarix, muni d’un porte-voix, cria :

— Bonjour. Qui êtes-vous ? Nous, La Centauresse, du port de Marseille, goélette de mille tonneaux, sous pavillon de France. Notre vaisseau accomplit un voyage d’exploration.

Les deux hommes du requin de fer rentrèrent dans le ventre de l’animal marin dont ils paraissaient être les parasites. Aussitôt, une voix démesurément enflée répondit :

Proudendtzia et obédiendtzia !

Ce fut tout. Le capot se ferma et le monstre, fonçant de sa tête pyriforme, disparut sous les vagues montueuses.

— Extraordinaire ! phénoménal ! jubila Dyonis de Saint-Clinal.

— Quelle langue parlent-ils ? demanda Le Buric, de plus en plus en proie à ses craintes superstitieuses.

— Une sorte de latin, fit le père Loumaigne médusé. Ils nous ont dit : prudence ! obéissance !

On s’aperçut alors que le requin de fer réapparaissait à bâbord, alors qu’il avait disparu par tribord.