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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/68

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l’île des femmes

maigne les palmiers qui formaient un bois frais et luisant sur les hautes pentes de la côte ouest : lataniers, coryphas, cocotiers, cycas. Ce qui l’étonnait à l’extrême, c’était d’apercevoir, admirablement étagés sur les montagnes les hautes silhouettes des Araucaria excelsa. Ce conifère n’avait encore été signalé que dans les Andes de l’Amérique du Sud.

Cependant La Centauresse approchait du but.

Un bateau, petit comme une flûte et qui portait en son milieu une cheminée fumante, avançait vers la goélette, traînant après elle de grandes barcasses.

Le myrmidon de fer se décocha de nouveau vers le navire des Marseillais. Le Buric, voyant cela, s’empara du porte-voix. Celui du myrmidon, une fois arrêté, commanda :

— Capitaine de La Centauresse, quand vous serez entre les deux bouées bleues, tout l’équipage, tous les passagers devront descendre à bord de nos embarcations.

— Moins le quart et le service ! objecta Le Buric.

— Tout le monde. Le capitaine seul attendra notre inspection.

— Mais…

— S’il reste un seul homme, nous vous coulons !

— Sacré tonnerre ! hurla le capitaine, hors de lui, notre navire ne peut être abandonné ainsi. Dans aucun port du monde cela n’est exigé. Nous