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Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/70

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chacune y trouve sa place. Parallèlement aura lieu la consommation des fourrages de la dernière récolte dans l’une et l’autre exploitation, de sorte que de ce chef il n’y aura matière à aucun compte entre les deux fermiers, le jeu des capitaux à mettre en œuvre ne sera faussé pour personne.

Rédaction du bail. Première clause. Conditions d’entrée en jouissance établies en tenant compte de l’étude qui vient d’être faite.

— Nous ne saurions naturellement passer en revue tous les modes de reprise de ferme adoptés sur les divers points du territoire ; on conçoit qu’ils puissent être variables avec les usages locaux, le climat, et surtout la nature du système d’exploitation ; nous en avons assez dit pour faire voir vers quel but il faut tendre en réglant avec le propriétaire et avec le fermier sortant les détails de la reprise. Ce but se résume ainsi : supprimer tout mouvement inutile de capitaux, réduire le plus possible le nombre des questions dont le règlement ne peut se faire sans la discussion d’intérêts contraires. Si l’on s’attache à ces deux points dans la rédaction de la partie du bail qui détermine les conditions d’entrée en jouissance, on a beaucoup de chances d’arriver à un texte qui donne satisfaction au bailleur aussi bien qu’aux deux fermiers.

Deuxième clause. Durée du bail.

— Après accord sur les conditions d’entrée en jouissance, le second point du bail sur lequel l’attention doit se porter est celui de la durée. Je crois qu’il est bon de s’assurer la possession d’une même ferme pendant un nombre d’années aussi prolongé que possible ; ceci donne au preneur le temps de récolter ce qu’il a semé et l’incite à cultiver en bon père de famille, car il sait qu’il bénéficiera du résultat de ses bons soins. Néanmoins, comme, malgré toutes les précautions prises, il est bien difficile de savoir d’avance ce que vaudra exactement la ferme, la possibilité de résilier au bout de trois ans doit être ménagée d’autant plus que, ainsi que j’ai essayé de le montrer, cette faculté est autant dans l’intérêt du bailleur que dans celui du preneur.

Plus tard peuvent survenir des accidents ou des deuils qui, changeant les conditions d’existence, obligent à renoncer à rexpioitatioll du sol : il est donc sage d’être, là encore, sur ses gardes, et de pouvoir quitter la ferme à l’expiration normale