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des deux Indes.

tères, ni aſſaſſins, ni hommes de mauvais principes, le ciel eſt aſſuré au magiſtrat. Son empire fleurira ; ſa gloire s’étendra pendant ſa vie ; & ſa récompenſe ſera la même après la mort, ſi les coupables ont été sévèrement punis : car, dit le code, avec autant d’énergie que de ſimplicité : « Le châtiment eſt le magiſtrat ; le châtiment inſpire la terreur à tous ; le châtiment eſt le défenſeur du peuple ; le châtiment eſt ſon protecteur dans la calamité ; le châtiment eſt le gardien de celui qui dort ; le châtiment, au viſage noir & à l’œil rouge, » eſt l’effroi du coupable ».

Malgré les vices de ce code, dont les plus frappans ſont trop de faveur pour les prêtres, & trop de rigueur contre les femmes, il n’en juſtifie pas moins ſa haute réputation de la ſageſſe des brames, dans les ſiècles les plus reculés. Dans le grand nombre des loix ſenſées qu’on y remarque, s’il en eſt qui paroiſſent trop indulgentes ou trop sévères ; d’autres qui preſcrivent des actions baſſes ou malhonnêtes ; quelques-unes qui infligent des peines atroces pour des délits légers, ou des châtiment légers pour des crimes