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des deux Indes.

plus grand nombre commande ou obéit dans les camps. Leur pente au brigandage, aux violences eſt généralement connue ; & c’eſt ſur les grands chemins qu’ils manifeſtent ſurtout ces paſſions. Auſſi n’y a-t-il point de voyageur prudent qui ne ſe faſſe accompagner par quelqu’un d’entre eux. Ceux qu’on paie pour ce ſervice, ſe laiſſeroient plutôt maſſacrer que de ſurvivre à l’étranger qui ſe ſeroit mis ſous leur protection. S’ils trahiſſoient cette confiance, leurs plus proches parens les mettroient en pièces. Ces mœurs ſont particulières au Malabar, & les autres ſoldats de l’Indoſtan n’ont pas des inclinations ſi perverſes.

Indépendamment de la caſte des guerrière, il eſt des peuples, tels que les Canarins & les Marattes, qui ſe permettent généralement la profeſſion militaire : ſoit qu’ils deſcendent de quelques tribus vouées originairement aux armes ; ſoit que le tems & les circonſtances aient altéré parmi eux les inſtitutions primitives.

La troiſième claſſe eſt celle de tous les hommes qui cultivent la terre. Il y a peu de pays où ils méritent plus la reconnoiſſance