Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/131

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rinage la fin d’une ſtérilité plus honteuſe aux Indes que par-tout ailleurs.

Les villes attirent & fixent les hommes de cet ordre dont la renommée a le plus vanté les merveilles : mais ils y vivent toujours ſous des tentes ou à l’air libre. C’eſt-là qu’ils reçoivent les reſpects qui leur ſont prodigués, qu’ils accordent des conſeils dont on eſt avide. Rarement daignent-ils ſe tranſporter même dans les palais où l’on ſe tiendroit le plus honoré de leur préſence. Si quelquefois ils cèdent aux ſupplications de quelque femme très-conſidérable, leurs ſandales qu’ils laiſſent à ſa porte avertiſſent le mari qu’il ne lui eſt pas permis d’entrer. Le merveilleux de la mythologie Indienne eſt moins agréable & moins séduiſant que celui des Grecs. Ils ont un cheval émiſſaire, le pendant du bouc émiſſaire des Juifs. Ils admettent comme nous de bons & de mauvais anges. L’Éternel, dit le Shaſler, forma la réſolution de créer des êtres qui puſſent participer à ſa gloire. Il dit, & les anges furent. Ils chantoient de concert les louanges du créateur, & l’harmonie régnoit dans le Ciel ; lorſque deux de ces eſprits s’étant révoltés,