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Histoire philosophique
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de la Perſe avec les Indes ; commerce très-conſidérable dans un tems où les Perſans faiſoient paſſer par les ports de Syrie, ou par Caffa, la plupart des marchandiſes qui venoient de l’Aſie en Europe. Dans les ſaiſons qui permettoient l’arrivée des marchands étrangers, Ormuz étoit la ville la plus brillante & la plus agréable de l’Orient. On y voyoit des hommes de preſque toutes les parties de la terre faire un échange de leurs denrées, & traiter leurs affaires avec une politeſſe & des égards peu connus dans les autres places de commerce.

Ce ton étoit donné par les marchands du port, qui communiquoient aux étrangers une bonne partie de leur affabilité. Leurs manières, le bon ordre qu’ils entretenoient dans leur ville, les commodités, les plaiſirs de toute eſpèce qu’ils y raſſembloient : tout concouroit, avec les intérêts du commerce, à y attirer les négocians. Le pavé des rues étoit couvert de nattes très-propres, & en quelques endroits de tapis. Des toiles qui s’avançoient du haut des maiſons, rendoient les ardeurs du ſoleil ſupportables. On voyoit des cabinets à la façon des Indes, ornés