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des deux Indes.
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plus belles toiles de coton qu’il y ait dans l’univers. Ses habitans, la plupart naturels du pays, & moins mêlés d’Arabes & d’autres nations, ſont les peuples les plus doux & les plus induſtrieux de l’Indoſtan. D’ailleurs, en remontant la côte de Coromandel vers le Nord, on trouve les mines de Golconde. De plus, cette côte eſt admirablement placée pour recevoir les marchandiſes de Bengale & d’autres contrées.

Cependant Albuquerque n’y fît point d’établiſſement. Ceux de Saint-Thomé & de Négapatan ne furent formés qu’après lui. Il ſavoit que cette côte eſt dépourvue de ports, qu’elle eſt inabordable dans certains tems de l’année, & qu’alors des flottes n’y pourroient pas ſecourir des colonies. Enfin, il penſa qu’étant maîtres de Ceylan, ouvrage commencé par ſon prédéceſſeur d’Almeyda, & porté depuis à ſa perfection, les Portugais le ſeroient du commerce de Coromandel, s’ils s’emparoient de Malaca. C’eſt à cette conquête qu’il ſe détermina.

XVI. Les Portugais font la conquête de Malaca.

Le pays, dont cette ville étoit la capitale, eſt une langue de terre fort étroite, qui peut avoir cent lieues de long. Il ne tient au con-