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des deux Indes.
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ajoute, pour ainſi dire, la culture des eaux. Du ſein des rivières, qui, communiquant entre elles par des canaux, coulent le long de la plupart des villes, on voit s’élever des cités flottantes, formées du concours d’une infinité de bateaux remplis d’un peuple qui ne vit que ſur les eaux, & ne s’occupe que de la pêche. L’Océan, lui-même, eſt couvert & ſillonné de milliers de barques, dont les mâts reſſemblent de loin à des forêts mouvantes. Anſon reproche aux pêcheurs, établis ſur ces bâtimens, de ne s’être pas diſtraits un moment de leur travail pour conſidérer ſon vaiſſeau, le plus grand qui jamais eût mouillé dans ces parages. Mais cette inſenſibilité pour une choſe qui paroiſſoit inutile aux matelots Chinois, quoiqu’elle ne fût pas étrangère à leur profeſſion, prouve peut-être le bonheur d’un peuple qui compte pour tout l’occupation, & la curioſité pour rien.

Les cultures ne font pas les mêmes dans tout l’empire. Elles varient ſuivant la nature des terreins & la diverſité des climats. Dans les provinces baſſes & méridionales, on demande à la terre un riz qui eſt continuelle-