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Histoire philosophique
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ment ſubmergé, qui devient fort gros, & qu’on récolte deux fois chaque année. Sur les lieux élevés & ſecs de l’intérieur du pays, le ſol produit un riz qui a moins de volume, moins de goût, moins de ſubſtance, & qui ne récompenſe qu’une fois l’an les travaux du laboureur. Au Nord, on trouve tous les grains qui nourriſſent les peuples de l’Europe : ils y font auſſi abondans & d’auſſi bonne qualité que dans nos plus fertiles contrées. D’une extrémité de la Chine à l’autre, l’on voit une grande abondance de légumes. Cependant ils ſont plus multipliés au Sud, où, avec le poiſſon, ils tiennent lieu au peuple de la viande, dont l’uſage eſt général dans d’autres provinces. Mais, ce qu’on connoit, ce qu’on pratique univerſellement, c’eſt l’amélioration des terres. Tout engrais eſt conſervé, tout engrais eſt mis à profit avec la vigilance la plus éclairée ; & ce qui ſort de la terre féconde y rentre pour la féconder encore. Ce grand ſyſtême de la nature, qui ſe reproduit de ſes débris, eſt mieux entendu, mieux ſuivi à la Chine que dans tous les autres pays du monde.

La première ſource de l’économie rurale