Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
225

être, mais reçus pour bons. Ces points d’appui, ce seront les faits même allégués par les admirateurs de la Chine. Nous les avouerons, sans les discuter ; & nous nous contenterons d’en tirer les conséquences, qui en découlent nécessairement.

I°. La Chine jouissoit ou étoit affligée d’une population immense, lorsqu’elle fut conquise par les Tartares ; & de ce que les loix de cet empire furent adoptées par le vainqueur, on en conclut qu’elles devoient être bien sages.

Cette soumission du Tartare au gouvernement Chinois ne nous paroît pas une preuve de sa bonté. La nature veut que les grandes masses commandent aux petites ; & cette loi s’exécute au moral comme au physique. Or, si l’on compare le nombre des conquérans de la Chine au nombre des peuples conquis, on trouvera que pour un Tartare il y avoit cinquante mille Chinois. Un individu peut-il changer les usages, les mœurs, la législation de cinquante mille hommes ? & d’ailleurs, comment ces Tartares n’auroient-ils pas adopté les loix de la Chine, bonnes ou mauvaises, n’en ayant point à leur subs-