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des deux Indes.
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étoffes de ſoie de toute eſpèce, des porcelaines, des vernis, des plantes médicinales, & le thé, qui, depuis, eſt devenu ſi néceſſaire en Europe aux nations du Nord.

Les Portugais ſe contentoient des loges & des comptoirs qu’ils avoient à Sanciam, & de la liberté que le gouvernement de la Chine accordoit à leur commerce ; lorſqu’il s’offrit une occaſion de ſe procurer un établiſſement plus ſolide & moins dépendant des mandarins, qui commandoient ſur la côte.

Un pirate nommé Tchang-fi-lao, devenu puiſſant par ſes brigandages, s’étoit emparé de la petite iſle de Macao, d’où il tenoit bloqués les ports de la Chine. Il fit même le ſiège de Canton. Les mandarins des environs eurent recours aux Portugais, qui avoient des vaiſſeaux à Sanciam ; ils accoururent au ſecours de Canton, & ils en firent lever le ſiège. Ils remportèrent une victoire complète ſur le pirate, qu’ils pourſuivirent juſque dans Macao, où il ſe tua.

L’empereur de la Chine, informé du ſervice que les Portugais venoient de lui rendre, en eut de la reconnaiſſance, & leur fit pré-