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Histoire philosophique
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Dans toutes les religions, les femmes ont influé ſur le culte, comme prêtreſſes ou comme victimes des dieux. La conſtitution phyſique de leur ſexe, les expoſe à des infirmités ſingulières, dont les cauſes & les accidens ont quelque choſe d’inexplicable & de merveilleux. Dès-lors, c’eſt par elles, c’eſt en elles que s’opèrent ces prodiges, dont leur foibleſſe & leur vanité ſe repaiſſent, & que l’aſcendant de leurs charmes ne tarde pas à faire adopter aux hommes, doublement faſcinés par l’ignorance & par l’amour. Les impoſteurs ont toujours profité de ces diſpoſitions, pour étayer leur puiſſance ſur la foibleſſe des femmes pour le merveilleux, ſur la foibleſſe des hommes pour les femmes. Les extaſes, les apparitions, les frayeurs & les raviſſemens ; toutes les ſortes de convulſions appartiennent à la ſenſibilité du genre nerveux. Comme c’eſt ſur-tout après la puberté, que les ſpaſmes & les vapeurs ſe manifeſtent ; le célibat eſt très-propre à les entretenir dans le ſexe le plus ſuſceptible de ces ſymptômes. Auſſi la virginité fut-elle de tout tems convenable à la religion. La dévotion s’empare aisément