Japonois, ſon engourdiſſement & ſa foibleſſe.
Un tel caractère devoit rendre ce peuple avide de nouveautés. Auſſi les Portugais furent-ils reçus avec le plus vif empreſſement, Tous les ports leur furent ouverts.
Chacun des petits rois du pays chercha à les attirer dans ſes états. On ſe diſputoit à qui leur feroit plus d’avantages, à qui leur accorderoit plus de privilèges, à qui leur donneroit plus de facilités. Ces négocians firent un commerce immenſe. Ils tranſportoient au Japon les marchandées de l’Inde qu’ils tiroient de différens marchés ; & celles de Portugal auxquelles Macao ſervoit d’entrepôt. Le Dairi ; les uſurpateurs de ſes droits ſouverains ; les grands de l’empire ; la nation entière : tout faiſoit une conſommation prodigieuſe des productions d’Europe & d’Aſie. Mais avec quoi les payoit-on ?
Le terrein du Japon eſt en général montueux, pierreux, & peu fertile. Ce qu’il donne de riz, d’orge & de froment, les ſeuls grains auxquels il ſoit propre, ne ſuffit pas à la prodigieuſe population qui le couvre. Les hommes, malgré leur activité, leur in-