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des deux Indes.

telligence, leur frugalité, ſeroient réduits à mourir de faim, ſans les reſſources d’une mer extrêmement poiſſonneuſe. L’empire ne fournit aucune production qui puiſſe être exportée. Il ne peut même donner en échange aucun des arts de ſes atteliers, ſi l’on en excepte ſes ouvrages d’acier, les plus parfaits que l’on connoiſſe.

Ce n’étoit qu’avec le ſecours de ſes mines d’or, d’argent, de cuivre, les-plus riches de l’Aſie, & peut-être du monde entier, que le Japon pouvoit ſoutenir toutes ſes dépenſes. Les Portugais emportoient tous les ans de ces métaux, pour quatorze à quinze millions de livres. Ils épouſoient d’ailleurs les plus riches héritières du pays, & s’allioient aux familles les plus puiſſantes.

XXIII. Étendue de la domination Portugaiſe aux Indes.

Leur cupidité devoit être ſatiſfaite, ainſi que leur ambition. Ils étoient les maîtres de la Guinée, de l’Arabie, de la Perſe & des deux preſqu’iſles de l’Inde. Ils régnoient aux Moluques, à Ceylan, dans les iſles de la Sonde ; & leur établiſſement à Macao leur aſſuroit le commerce de la Chine & du Japon.

Dans cet immenſe eſpace, la volonté des