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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/296

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Histoire philosophique
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mais il ſavoit faire uſage de la haine que les Portugais avoient inſpirée au peuple par leur mépris pour les religions du pays. Il attira auprès de lui des officiers expérimentés, des ſoldats aguerris, de bons ingénieurs, des fondeurs même qu’il fit venir de Conſtantinople. Ses préparatifs parurent deſtinés contre le Mogol ou contre les Patanes ; & lorſque les Portugais s’y attendoient le moins, il attaqua Diu, s’en rendit le maître, & fît le ſiège de la citadelle.

Cette place, ſituée dans une petite iſle, ſur les côtes du Guzurate, avoit toujours été regardée comme la clef des Indes, dans le tems que les navigateurs ne s’écartoient pas des terres, & que Surate étoit le plus grand entrepôt de l’Orient. Depuis l’arrivée de Gama, elle avoit été conſtamment l’objet de l’ambition des Portugais ; & elle étoit enfin tombée ſous leur domination du tems de d’Acunha. Maſcarenhas, qui en étoit gouverneur au tems dont il s’agit ici, devoit avoir neuf cens hommes, & n’en avoit que trois cens. Le reſte de ſa garniſon, par un abus dès-lors fort commun, faiſoit le commerce dans les villes de la côte. Il alloit