ſuccomber, s’il n’eût reçu de prompts ſecours. Caſtro lui en fit paſſer ſous la conduite de ſon fils, qui fut tué. Cojè-Sophar le fut auſſi, & ſa mort ne rallentit pas le ſiège.
Caſtro établit des jeux funèbres à l’honneur de ceux qui étoient morts en combattant pour la patrie. Il fit faire des complimens à leurs parens de la part du gouvernement. Il en reçut lui-même pour la mort de ſon fils aîné. Le ſecond de ſes fils préſidoit aux jeux funéraires, & partit auſſitôt pour Diu, comme pour aller mériter les honneurs qu’il venoit de rendre à ſon frère. La garniſon repouſſoit tous les allants, ſe ſignaloit chaque jour par des actions extraordinaires. Aux yeux des Indiens, les Portugais étoient au-deſſus de l’homme. Heureuſement, diſoit-on, la providence avoit voulu qu’il y en eût peu, comme il y a peu de tigres & de lions, afin qu’ils ne détruiſiſſent pas l’eſpèce humaine.
Caſtro amena lui-même un plus grand ſecours que ceux qu’il avoit envoyés. Il entra dans la citadelle avec des vivres & plus de quatre mille hommes. Il fut délibéré ſi on livreroit bataille. Garcie de Sâ, vieil offcier, impoſa ſilence, & dit : J’ai