Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
339

girofle ; &, par conséquent, leur produit réuni s’élève au-deſſus d’un million peſant.

Le cultivateur eſt payé avec de l’argent qui revient toujours à la compagnie, & avec quelques toiles bleues ou écrues, tirées du Coromandel. Ce foible commerce auroit reçu quelque accroiſſement, ſi les habitans d’Amboine, & des petites iſles qui en dépendent, avoient voulu ſe livrer à la culture du poivre & de l’indigo, dont les eſſais ont été heureux. Tout misérables que ſont ces inſulaires, on n’a pas réuſſi à les tirer de leur indolence ; parce qu’on ne les a pas tentés par une récompenſe proportionnée à leurs travaux.

L’adminiſtration eſt un peu différente dans les iſles de Banda, ſituées à trente lieues d’Amboine. Ces iſles ſont au nombre de cinq. Deux ſont incultes & preſque inhabitées ; les trois autres jouiſſent de l’avantage de produire la muſcade excluſivement à tout l’univers.

Le muſcadier a le port & le feuillage du poirier. Son tronc peu élevé, eſt recouvert, ainſi que les branches, d’une écorce liſſe & cendrée. Ses feuilles, diſpoſées alternativement, ſont ovales, aiguës, vertes en-deſſus,