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Histoire philosophique
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blanchâtres en-deſſous, & répandent une odeur aromatique quand on les froiſſe. Aux fleurs, dont les caractères n’ont pas encore été aſſez obſervés, ſuccède le fruit recouvert d’un brou, ſemblable pour la forme à celui du noyer ordinaire, mais plus charnu & ſucculent. Ce brou, parvenu à ſa maturité, acquiert une couleur jaune foncée, & laiſſe appercevoir, en s’ouvrant, une enveloppe plus intérieure, membraneuſe, d’un beau rouge, fendue par intervalles, connue ſous le nom de macis, appliquée immédiatement ſur la coque mince & caſſante qui renferme la muſcade. C’eſt le tems de la cueillir, ſans quoi le macis ſe détacheroit, & la noix perdroit cette huile qui la conſerve, & qui en fait la force. Celle qu’on cueille avant une parfaite maturité, eſt confite au ſucre, & n’eſt recherchée qu’en Aſie.

Le fruit eſt neuf mois à ſe former. Quand on l’a cueilli, on détache ſa première écorce, & on en sépare le macis, qu’on laiſſe sécher au ſoleil. Les noix demandent plus de préparation. Elles ſont étendues ſur des claies, où elles sèchent pendant ſix ſemaines à un feu modéré, dans des cabanes deſtinées à cet