Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/366

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
344

Moluques, qu’on appelle avec raiſon les mines d’or de la compagnie, les Hollandois ont employé tous les moyens que pouvoit leur fournir une avarice éclairée. La nature eſt venue à leur ſecours.

Les tremblemens de terre qui ſont fréquent & terribles dans ces parages, en rendent la navigation périlleuſe. Ils font diſparoitre tous les ans des bancs de ſable dans ces mers ; tous les ans ils y en ferment de nouveaux. Ces révolutions, dont la politique exagère encore le nombre & les effets, doivent écarter le navigateur étranger qui manque des ſecours néceſſaires pour ſe bien conduire.

Ce premier moyen d’un commerce excluſif eſt fortifié par un autre peut-être encore plus efficace. Durant une grande partie de l’année, les vaiſſeaux, repouſſés par les vents & les courans contraires, ne peuvent aborder aux Moluques. Il faut donc attendre la mouſſon favorable qui ſuit ces tems orageux. Mais alors des gardes-côtes expérimentés & vigilans s’emparent de cet Océan devenu paiſible, pour écarter ou pour ſaiſir tons les bâtimens que l’appât du gain y auroit pu conduire.