Européenne ; parce que c’eſt le ſeul où les Européens aient la propriété des terres. La compagnie trouvant Les habitans de Banda ſauvages, cruels, perfides, parce qu’ils étoient impatiens du joug, a pris le parti de les exterminer. Leurs poſſeſſions ont été partagées à des blancs, qui tirent de quelques iſles voiſines des eſclaves pour la culture. Ces blancs ſont, la plupart, créoles, ou des eſprits chagrins, retirés du ſervice de la compagnie. On voit auſſi, dans la petite iſle de Roſingin, des bandits flétris par les loix, ou des jeunes gens ſans mœurs, dont les familles ont voulu ſe débarraſſer : c’eſt ce qui l’a fait appeler l’Iſle de correction. Ces malheureux n’y vivent pas long-tems : mais les autres iſles de Banda ne ſont guère moins meurtrières. Cette grande conſommation d’hommes a fait tenter de tranſporter à Amboine la culture de la muſcade. La compagnie pouvoit y être excitée encore par deux autres puiſſans intérêts, celui de l’économie & celui de la sûreté. Les expériences n’ont pas été heureuſes ; & les choſes ſont reſtées dans l’état ou elles étoient.
Pour s’aſſurer le produit excluſif des