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des deux Indes.
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pagnie y envoie tous les ans quelques groſſes toiles ; & elle en retire de la cire, du caret, du bois de ſandal & du cadiang, petite fève dont on ſe ſert communément dans les vaiſſeaux Hollandois, pour varier la nourriture des équipages. Ces objets réunis occupent une ou deux chaloupes expédiées de Batavia. Il n’y a ni à gagner ni à perdre dans cet établiſſement : la recette égale la dépenſe. Il y a long-tems que les Hollandois auroient abandonné Timor, s’ils n’avoient craint de voir s’y fixer quelque nation active, qui, de cette poſition favorable, troubleroit aiſement le commerce des Moluques. Le même eſprit de précaution les a attirés à Célèbes.

X. Les Hollandois ſe rendent maîtres de Célèbes.

Cette iſle, dont le diamètre eſt d’environ cent trente lieues, eſt très-habitable, quoique ſituée au milieu de la Zone Torride. Les chaleurs y ſont tempérées par des pluies abondantes, & par des vents frais. Ses habitans ſont les plus braves de l’Aſie Méridionale. Leur premier choc eſt furieux : mais une réſiſtance de deux heures fait ſuccéder un abattement total à une ſi étrange impétuoſité. Sans doute qu’alors l’ivreſſe de l’opium, ſource unique de ce feu terrible, ſe diſſipe