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des deux Indes.
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pour dicter les devoirs à l’homme ; je prends à témoin ma nation entière, le ſoleil qui m’éclaire, la terre qui me porte, les eaux qui environnent mon empire, & toi-même, que je cherche dans la ſincérité de mon cœur, à connoître ta volonté : & je te préviens aujourd’hui, que je reconnoîtrai, pour les dépoſitaires de tes oracles, les premiers miniſtres de l’une ou de l’autre religion que tu feras arriver dans nos ports. Les vents & les eaux ſont les miniſtres de ta puiſſance ; qu’ils ſoient le ſignal de ta volonté. Si dans la bonne-foi qui me guide, je venois à embraſſer l’erreur, ma conſcience ſeroit tranquille ; & c’eſt toi qui ſerois le méchant ».

Le peuple ſe sépara en attendant les ordres du ciel, & réſolu de ſe livrer aux premiers miſſionnaires qui arriveroient à Célèbes. Les apôtres de l’Alcoran furent les plus actifs ; & le ſouverain ſe fit circoncire avec ſon peuple. Le reſte de l’iſle ne tarda pas à ſuivre cet exemple.

Ce contre-tems n’empêcha pas les Portugais de s’établir à Célèbes. Ils s’y maintinrent, même, après avoir été chaſſés des Moluques