Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
381

Après tout, le grand objet de la compagnie, c’eſt la cannelle, qui eſt le produit d’une eſpèce de laurier. La racine de cet arbre eſt rameuſe, couverte d’une écorce très-odorante, dont on retire un véritable camphre par la diſtillation. Son tronc médiocrement haut, ſe partage en pluſieurs branches. Ses feuilles, preſque toujours opposées & ſubſiſtantes, ſont ovales, aiguës, marquées de trois nervures principales. Elles ſont d’un vert foncé, & ont l’odeur du girofle. C’eſt dans leur aiſſelle ou aux extrémités des rameaux, que l’on trouve des bouquets de fleurs blanches fort petites, composées chacune de ſix pétales, de neuf étamines & d’un piſtil qui devient en mûriſſant une petite baie de la forme & de la conſiſtance d’une olive, remplie d’un noyau oſſeux. Selon quelques obſervateurs, le piſtil & les étamines ſont séparés & portés ſur deux individus différens, l’un mâle qui a les feuilles plus aiguës, & l’autre femelle qui les a plus arrondies. La baie, bouillie dans l’eau, rend une huile qui ſurnage & qui ſe brûle. Si on la laiſſe congeler, elle acquiert de la blancheur & de la conſiſtance, & l’on en fait des bougies d’une