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des deux Indes.
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que la compagnie tire de Cheribon, qu’elle a réduit ſans efforts, ſans intrigue & ſans dépenſes. À peine les Hollandois s’étoient établis à Java, que le ſultan de cet état reſſerré, mais très-fertile, ſe mit ſous leur prétention, pour éviter le joug d’un voiſin plus puiſſant que lui. Il leur livre annuellement trois millions trois cens mille livres peſant de riz, à 25 livres 12 ſols le millier. Un million de ſucre, dont le plus beau eſt payé 15 liv. 6 fols 8 deniers le cent ; un million deux cens mille livres de café, à 4 ſols 4 den. la livre ; cent quintaux de poivre, à 5 ſols 2 d. la livre ; trente mille livres de coton, dont le plus beau n’eſt payé que 1 liv. Il f. 4 den. la livre ; ſix cens mille livres d’areque, à 13 liv. 4 f. le cent. Quoique des prix ſi bas ſoient un abus manifeſte de la foibleſſe des habitans, cette injuſtice n’a jamais mis les armes à la main du peuple de Cheribon, le plus doux, le plus civilisé de l’iſle. Cent Européens ſuffiſent pour le tenir dans les fers. La dépenſe de cet établiſſement ne monte pas au-deſſus de 45 100 livres, qu’on gagne ſur les toiles qu’on y porte.

L’empire de Mataran, qui s’étendoit autre-