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Histoire philosophique
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fois ſur l’iſle entière, dont il embraſſe encore la plus grande partie, a été ſubjugué plus tard. Souvent vaincu, quelquefois vainqueur, il combattait encore pour ſon indépendance ; lorſque le fils & le frère d’un ſouverain, mort en 1704, ſe diſputèrent ſa dépouille. La nation ſe partagea entre les deux concurrens. Celui que l’ordre de la ſucceſſion appelloit au trône, prenoit ſi viſiblement le deſſus, qu’il ne devoit pas tarder à ſe voir tout-à-fait le maître, ſi les Hollandois ne ſe fuſſent déclarés pour ſon rival. Les intérêts que ces républicains avoient embraſſés, prévalurent à la fin : mais ce ne fut qu’après des combats plus vifs, plus répétés, plus ſavans, plus opiniâtres qu’on ne devoit s’y attendre. Le jeune prince qu’on vouloit priver de la ſucceſſion du roi ſon père, montra tant d’intrépidité, de prudence & de fermeté, qu’il auroit triomphé, ſans l’avantage que ſes ennemis tiroient de leurs magaſins, de leurs fortereſſes & de leurs vaiſſeaux. Son oncle occupa ſa place : mais ce ne fut que pour s’en montrer indigne.

La compagnie, en lui remettant le ſceptre, lui dicta des loix. Elle choiſit le lieu où il