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des deux Indes.
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tage, il ne faut que faire attention à ce qu’il en a coûté aux autres peuples, pour obtenir la permiſſion de ſe fixer où leur intérêt les appelloit ; pour bâtir des maiſons, des magaſins, des forts ; pour acquérir l’arrondiſſement néceſſaire à leur conſervation ou à leur commerce.

Lorſque la compagnie ſe vit en poſſeſſion de tant d’établiſſemens ſi riches & ſi ſolides, elle ne ſe livra pas à une ambition trop vaſte. C’eſt ſon commerce qu’elle voulut étendre, & non ſes conquêtes. On n’eut guère à lui reprocher d’injuſtices, que celles qui ſembloient néceſſaires à ſa puiſſance. Le ſang des peuples de l’Orient ne coula plus, comme au tems où l’envie de ſe diſtinguer par des exploits guerrière & par la manie des converſions, montroit par-tout les Portugais aux Indes ſous un appareil menaçant.

Les Hollandois ſembloient être venus plutôt pour venger, pour délivrer les naturels du pays, que pour les ſubjuguer. Ils n’eurent de guerres contre eux, que pour en obtenir des établiſſemens ſur les côtes, & pour les forcer à des traités de commerce. À la vérité, ce n’étoit pas pour l’avantage de ces peuples,