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des deux Indes.
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d’abord à des négocians habiles, tombèrent, à la longue, dans des maiſons puiſſantes, & s’y perpétuèrent avec les magiſtratures qui les y avoient fait entrer. Ces familles occupées de vues de politique, ou de ſoins d’adminiſtration, ne virent dans les poſtes qu’elles arrachoient à la compagnie, que des émolumens conſidérables, & la facilité de placer leurs parens ; quelques-unes même l’abus qu’elles pouvoient faire de leur crédit. Les détails, les diſcuſſions, les opérations les plus importantes de commerce, furent abandonnées à un ſecrétaire qui, ſous le nom plus impoſant d’avocat, devint le centre de toutes les affaires. Des adminiſtrateurs qui ne s’aſſembloient que deux fois l’année, le printems & l’automne, à l’arrivée & au départ des flottes, perdirent l’habitude & le fil d’un travail qui demande une attention continue. Ils furent obligés d’accorder une confiance entière, à un homme chargé par état de faire l’extrait de toutes les dépêches qui arrivoient de l’Inde, & de dreſſer le modèle des réponſes qu’on devoir y rapporter. Ce guide, quelquefois peu éclairé, ſouvent corrompu, toujours dangereux, jetta ceux qu’il conduiſoit