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des deux Indes.
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Le plan de conquête que pourroit former la France, conviendroit également aux intérêts de la Grande-Bretagne ; avec cette différence, que les Anglois commenceroient peut-être par ſe rendre maîtres du cap de Bonne-Eſpérance, relâche excellente qui faciliteroit leur navigation aux Indes.

Les deux côtés de la baie qui conduit à la capitale de cette fameuſe colonie, ſont défendus par des redoutes multipliées & judicieuſement placées : mais leurs batteries ſeroient aisément démontées par les vaiſſeaux qui peuvent mouiller aſſez près de la terre pour les battre. Le fort, placé près du rivage, auroit le même ſort. Il réſiſteroit encore moins au plus foible ennemi qui l’attaqueroit par terre. Conſtruit ſans art, dominé, ne pouvant contenir que cinq ou ſix cens défenſeurs, il ſeroit néceſſairement réduit en moins d’un jour avec quelques bombes. Les colons, diſpersés dans un eſpace immenſe & séparés les uns des autres par des déſerts, n’auroient pas le tems de venir au ſecours. Peut-être ne le voudroient-ils pas, quand ils le pourroient. Il doit être permis de ſoupçonner que l’oppreſſion, dans