Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/514

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
492

laquelle ils gémiſſent, leur fait déſirer un changement de domination.

XXVI. Motifs que peut avoir la république pour ne pas laiſſer périr la compagnie.

Si la république ne regarde pas comme imaginaires les dangers que l’amour du bien général des nations nous fait preſſentir pour ſon commerce & ſes poſſeſſions des Indes, elle ne doit rien oublier pour les prévenir. C’eſt un des ſoins les plus importans qui puiſſent l’occuper. Quels avantages l’état n’a-t-il pas tiré, depuis deux ſiècles, de ces régions lointaines ? quels avantages n’en tire-t-il pas encore ?

D’abord, l’aſſociation marchande qui régit les divers établiſſemens qu’elle-même y a formés, ſans aucun ſecours du gouvernement, a ſucceſſivement acheté le renouvellement de ſon privilège. Elle obtint, en 1602, ſon premier octroi pour 55 000 liv. Vingt ans après, il fut gratuitement renouvelé. Depuis 1643, juſqu’en 1646, on ne fit que le prolonger de ſix en ſix mois, pour des raiſons qui ne nous ſont pas connues. À cette époque, un don de 3 300 000 livres le fit accorder de nouveau pour vingt-cinq ans. Ce terme n’étoit pas encore expiré, lorſqu’en 1665 le monopole fut autorisé juſqu’en