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des deux Indes.
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Ses vaiſſeaux étoient ſes fonds de terre, qu’elle faiſoit valoir aux dépens de l’étranger.

Peu de ſes habitans connoiſſoient les commodités qu’on ne pouvoit ſe procurer qu’à haut prix ; tous, ou preſque tous, ignoroient le luxe. Un eſprit d’ordre, de frugalité, d’avarice même régnoit dans toute la nation, & il y étoit entretenu avec ſoin par le gouvernement.

Les colonies étoient régies par le même eſprit.

Le deſſein de conſerver ſa population, préſidoit à ſon économie militaire. Elle entretenoit en Europe un grand nombre de troupes étrangères ; elle en entretenoit dans ſes colonies.

Les matelots, en Hollande, étoient bien payés ; & des matelots étrangers ſervoient continuellement ou ſur ſes vaiſſeaux marchands, ou ſur ſes vaiſſeaux de guerre.

Pour le commerce, il faut la tranquilité au-dedans, la paix au-dehors. Aucune nation, excepté les Suiſſes, ne chercha plus que la Hollande à ſe maintenir en bonne intelligence avec ſes voiſins ; & plus que les