Suiſſes, elle chercha à maintenir ſes voiſins en paix.
La république s’étoit proposée de maintenir l’union entre les citoyens, par de très-belles loix qui indiquâſſent à chaque corps ſes devoirs, par une adminiſtration prompte & déſintéreſſée de la juſtice, par des réglemens admirables pour les négocians. Elle ſentit la néceſſité de la bonne-foi : elle en montra dans ſes traités, & elle chercha à la faire régner entre les particuliers.
Enfin, nous ne voyons en Europe aucune nation qui eût mieux combiné ce que ſa ſituation, ſes forces, ſa population lui permettoient d’entreprendre ; & qui eût mieux connu ou ſuivi les moyens d’augmenter ſa population & ſes forces. Nous n’en voyons aucune, dont l’objet étant le commerce & la liberté, qui s’appellent, s’attirent & ſe ſoutiennent, ſe ſoit mieux conduite pour conſerver l’un &i l’autre.
Mais, combien ces mœurs ſont déjà déchues & dégénérées de la ſimplicité du gouvernement républicain ! Les intérêts perſonnels qui s’épurent par leur réunion, ſe ſont iſolés entièrement ; & la corruption eſt