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Histoire philosophique

terrains, que de communiquer avec elles par des débordemens ſuperſiciels.

La mer Glaciale, qui baigne les côtes ſeptentrionales de la Sibérie, les rend inacceſlibles, ſi l’on en croit les Ruſſes. On ne doit pas efpérer, difent-ils, de trouver par cette mer une nouvelle route d’Europe en Amérique. Les glaces empêcheront toujours de doubler le cap de Schalaginskoi, qui ſépare l’ancien monde du nouveau, quoiqu’on ait franchi ce paſſage une fois. Mais peut-être les Ruſſes ne font-ils pas aſſez ſincères, ou pas encore aſſez éclairés, pour mériter une créance entière. Peut-être ne ſavent-ils pas tout ce qu’ils ont dit, ou n’ont-ils pas dit tout ce qu’ils ſavent.

La mer des Indes, qui pèfe & penche fur le Midi de l’Aſie, eſt ſéparée de la grande mer du Sud, par une chaîne de montagnes marines qui commencent à l’iſle de Madagaſcar, & continuant jufqu’à celle de Sumatra, comme le démontrent les bas-fonds & les rochers dont cette étendue eſt parſemée, va rejoindre la terre de Diemen & de la Nouvelle-Guinée. M. Buache, géographe, qui a conſidéré la terre en phyſicien, traçant