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des deux Indes.

les autres ne ſauroient avoir. Peut-être eſt-il deſtiné à les voir diſparoître plufieurs fois ſous les eaux, avant de ſouffrir lui-même aucune atteinte.

Parmi les mers, dont cette vaſte terre s’eſt dégagée avec le cours des ſiècles, une ſeule a reſté dans ſon ſein. C’eſt la mer Caſpienne, qui eſt viſiblement le baſſin des grands fleuves qu’elle reçoit. Quelques phyſiciens ont ſoupçonné que cette mer communiquoit avec l’Océan & la mer Noire par des voies ſouterraines, mais fans aucune preuve. On peut oppoſer à ces prétentions, l’évaporation qui ſuffit pour vuider l’eau, à meſure que les fleuves l’y voiturent, & la facilité avec laquelle les conduits ſouterrains auroient été obſtrués par les vaſes & les ſables que l’eau y auroit entraînés. C’eſt auſſi pour cette raiſon que la mer Caſpienne eſt ſalée, comme tous les lacs qui reçoivent les eaux des fleuves, fans les verſer au-dehors. Il paroît certain, par les obſervations du baromètre faites à Aſtracan, que ſa ſurface eſt au-deſſous du niveau des deux mers voiſines ; par conſéquent, elle n’eſt pas plus dans le cas de leur fournir de l’eau par des conduits ſou-