Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/103

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Dans la vérité, le pouvoir des membres, qui compoſent cette aſſemblée, ſe réduit à décider dans les matières de forme ou de police, & à entretenir les affaires dans leur cours ordinaire. S’agit-il de guerre, de paix, d’alliances, d’impoſitions nouvelles, d’un objet de quelque importance, chacun des députés doit demander des ordres à ſa province, qui, elle-même eſt obligée d’obtenir le contentement des villes. Il réſulte d’un ordre de choſes ſi compliqué que les réſolutions qui exigeroient le plus de ſecret & de célérité, ſont néceſſairement lentes & publiques.

Il ſemble que, dans l’union contractée par cette foule de petits états indépendans les uns des autres & liés ſeulement par un intérêt commun, chacun auroit dû avoir une influence proportionnée à ſon étendue, à ſa population, à ſes richeſſes. Cette heureuſe baſe, qu’une raiſon éclairée auroit dû poſer, n’eſt pas celle de la confédération. La province, qui porte au-delà de la moitié des charges publiques, n’a pas plus de voix que celle qui ne contribue que d’un centième ; & dans cette province, une ville pauvre,