Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/315

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ſes métiers de l’Italie, l’Angleterre eut les ſiens de la Flandre, & la France emprunta ſon induſtrie de toutes les nations. Elle acheta des Anglois le métier à bas, qui travaille dix fois plus vite que l’aiguille. Les doigts que ce métier faiſoit repoſer, ſe conſacrèrent à la dentelle, qu’on déroba aux Flamands. Paris ſurpaſſa les tapis de Perſe & les tentures de Flandre, par ſes deſſins & ſes teintures ; les glaces de Veniſe, par la tranſparence & la grandeur. La France apprit à ſe paſſer de l’Italie, pour une partie de ſes ſoies ; & de l’Angleterre, pour les draps. L’Allemagne a gardé, avec les mines de fer & de cuivre, la ſupériorité dans l’art de fondre, de tremper & de travailler ces métaux. Mais l’art de polir & de façonner toutes les matières qui peuvent entrer dans les décorations du luxe & dans les agrémens de la vie, ſemble appartenir aux François ; ſoit qu’ils trouvent dans la vanité de plaire, les moyens d’y réuſſir par tous les dehors brillans ; ſoit qu’en effet la grâce & l’aiſance accompagnent partout un peuple vif & gai, qui poſſède le goût par un inſtinct naturel.