Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/37

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avec une rapidité qu’on a peine à ſuivre. Il y a peu de contrées qui ne les aient toutes eſſuyées, & il n’en eſt aucune qui, avec le tems, n’achève ce mouvement périodique. Toutes ſuivront plus ou moins ſouvent, un cercle réglé de malheurs & de proſpérités, de liberté & d’eſclavage, de mœurs & de corruption, de lumière & d’ignorance, de grandeur & de foibleſſe ; toutes parcourront tous les points de ce funeſte horizon. La loi de la nature, qui veut que toutes les ſociétés gravitent vers le deſpotiſme & la diſſolution, que les empires naiſſent & meurent, ne ſera ſuſpendue pour aucune. Tandis que ſemblables à l’aiguille, qui marque la direction conſtante des vents, elles avancent ou rétrogradent, voyons comment l’Europe eſt arrivée à l’état de police où nous la voyons.

Un homme d’un profond génie & d’un caractère implacable, quoiqu’il ſoit appelé dans l’hiſtoire le plus doux des humains, affranchit les Hébreux de l’eſclavage, par des prodiges, & ſe ſert de l’autorité du ciel, au nom duquel il les opère, pour étouffer en eux tout ſentiment de commisération.