Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/372

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Cependant il ne ſuffit pas que l’impôt ſoit réparti avec juſtice, qu’il ſoit perçu avec modération, il faut encore qu’il ſoit proportionné aux beſoins du gouvernement ; & ces beſoins ne ſont pas toujours les mêmes. La guerre exigea par-tout, & dans tous les ſiècles, des dépenſes plus conſidérables que la paix. Les peuples anciens y fourniſſoient par les économies qu’ils faiſoient dans des tems de calme. Depuis que les avantages de la circulation & les principes de l’induſtrie ont été mieux développés, la méthode d’accumuler ainſi les métaux, a été proſcrite. On a préféré, avec raiſon, la reſſource des impoſitions extraordinaires. Tout état qui ſe les interdiroit, ſe verroit contraint, pour retarder ſa chute, de recourir aux voies pratiquées à Conſtantinople. Le ſultan qui peut tout, excepté augmenter les revenus, eſt réduit à livrer l’empire aux vexations de ſes délégués, pour les dépouiller enſuite eux-mêmes de leurs brigandages.

Pour que les taxes ne ſoient jamais exceſſives, il faut qu’elles ſoient ordonnées, réglées & adminiſtrées par les repréſentans des nations. L’impôt a toujours dépendu de