auront un prix proportionné à l’abondance des ſignes qui les repréſentent.
Voilà donc les maux attachés même aux avantages que nous devons à la découverte des deux Indes. Mais de combien de calamités qui ſont ſans compenſation, la conquête de ces régions n’a-t-elle pas été ſuivie ?
En les dépeuplant pour une longue ſuite de ſiècles, les dévaſtateurs n’ont-ils rien perdu eux-mêmes ? Si tout le ſang qui a coulé dans ces contrées ſe fut rendu dans un réſervoir commun, ſi les cadavres euſſent été entaſſés dans la même plaine ; le ſang, les cadavres des Européens n’y auroient-ils pas occupé un grand eſpace ? Le vuide que ces émigrans avoient laiſſé a-t-il pu être promptement rempli ſur leur terre natale, infectée d’un poiſon honteux & cruel du Nouveau-Monde, qui attaque juſqu’aux germes de la reproduction ?
Depuis les audacieuſes tentatives de Colomb & de Gama, il s’eſt établi dans nos contrées un fanatiſme juſqu’alors inconnu : c’eſt celui des découvertes. On a parcouru & l’on continue à parcourir tous les climats