Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/17

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des conventions. On voit cependant leurs mœurs & leur gouvernement formés plus tard & plus imparfaitement. C’eſt dans leur ſein que ſont nées cette foule d’inſtitutions bizarres, qui mettent des obſtacles à la population. L’antropophagie, la caſtration des mâles, l’infibulation des femelles, les mariages tardifs, la consécration de la virginité, l’eſtime du célibat, les châtimens exercés contre les filles qui ſe hâtoient d’être mères, les ſacrifices humains ; peut-être les jeûnes, les macérations, toutes les extravagances qui naitroient dans les couvens, s’il y avoit un monaſtère d’hommes & de femmes ſurabondant en moines, ſans aucune poſſibilité d’émigration.

Lorſque ces hommes eurent découvert le moyen de s’échapper de l’enceinte étroite où des cauſes phyſiques les avoient tenus renfermés pendant des ſiècles, ils portèrent leurs uſages ſur le continent où ils ſe ſont perpétués d’âge en âge, & où encore aujourd’hui ils mettent quelquefois à la torture les philoſophes qui en cherchent la raiſon. La ſurabondance de la population dans les iſles, fut celle de la lenteur de la