Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/367

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rien à la compagnie, & qui pouvoient mettre dans les mains une grande partie du commerce de l’Orient ; elle aurait pu tirer de Siam pour l’Europe de l’ivoire, du bois de teinture ſemblable à celui qu’on coupe à la baie de Campêche, beaucoup de caſſe, cette quantité de peaux de buffle & de daim qu’y alloient chercher autrefois les Hollandois. On auroit pu y cultiver le poivre, & peut-être d’autres épiceries qu’on n’y recueillait point, parce qu’on en ignorait la culture, & que le malheureux habitant de Siam indifférent à tout ne réuſſiſſoit à rien.

Les François ne s’occupèrent point de ces objets. Les facteurs de la compagnie, les officiers, les troupes, les jéſuites n’entendoient rien au commerce : ils ne ſongeoient qu’aux converſions, & à ſe rendre les maîtres. Enfin, après avoir mal ſecouru Phaulcon au moment où il vouloit exécuter ſes deſſeins, ils furent entraînés dans ſa chute ; & les fortereſſes de Mergui & de Bankok, défendues par des garniſons Françoiſes, furent repriſes par le plus lâche de tous les peuples.

XIV. Vues des François ſur le Tonquin & la Cochinchine. Deſcription de ces deux contrées.

Pendant le peu de tems que les François furent établis à Siam, la compagnie chercha