Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/38

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productions dont on fixeroit le prix : que chacun contribueroit, à proportion de ſon intérêt, à la défenſe de ces iſles ; qu’un conſeil, composé de gens expérimentés de chaque côté, régleroit à Batavia toutes les affaires du commerce : que cet accord, garanti par les ſouverains reſpectifs, dureroit vingt ans ; & que, s’il s’élevoit dans cet intervalle des différends qui ne puſſent être accommodés par les deux compagnies, ils ſeroient décidés par le roi de la Grande-Bretagne & les états-généraux des Provinces-Unies. Entre toutes les conventions politiques dont l’hiſtoire a conſervé le ſouvenir, on en trouveroit difficilement une plus extraordinaire. Elle eut le ſort qu’elle devoit avoir.

Les Hollandois n’en furent pas plutôt inſtruits aux Indes, qu’ils s’occupèrent des moyens de la rendre nulle. La ſituation des choſes favoriſoit leurs vues. Les Eſpagnols & les Portugais avoient profité de la diviſion de leurs ennemis, pour s’établir de nouveau dans les Moluques. Ils pouvoient s’y affermir ; & il y avoit du danger à leur en laiſſer le tems. Les commiſſaires Anglois convinrent de l’avantage qu’il y auroit de les attaquer ſans