Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/407

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Dès-lors, les engagemens de ses prédécesseurs ne le lient pas. La loi primordiale qui lui donne le sceptre, veut que la ſubstitution ſoit pure, franche, libre de toute obligation.

Ces hommes hardis vouloient qu’un édit des plus solemnels consacrât aux yeux de l’Europe des maximes qui leur paroissoient incontestables, & les conſéquences décisives qu’ils en tiroient. Ils penſoient que la connoissance de ces vérités détourneroit les étrangers & les citoyens de prêter leurs capitaux à un gouvernement qui ne pourroit donner aucune solidité à leurs créances. La cour devoit dès-lors être réduite à ses revenus. Quelque considérables qu’ils fussent, c’étoit une nécessité que les caprices des souverains s’arrêtassent ; que les entrepriſes diſpendieuses des ministres devinssent moins longues & plus rares ; que les favoris & les maîtresses missent quelques bornes à leur inſatiable cupidité.

Sans adopter une politique qui leur paroiſſoit devoir mener les princes à la tyrannie, quelques administrateurs opinoient à décharger la couronne de ses dettes, quelle que fût leur origine. Leur cœur ne soutenoit