Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/411

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rapports d’eſprit & de caractère plurent au régent, & bientôt le ſubjuguèrent. Law promit de rétablir les finances, & fit aisément goûter à ce prince, diſſipateur & ingénieux, un plan qui lui faiſoit eſpérer de l’argent & de la gloire. Voici quelles furent l’enchaînement & le réſultat de ſes opérations.

D’abord, il obtint d’établir à Paris, dans le cours de mai 1716, une banque, dont le fonds de ſix millions, fut formé par douze cens actions, de mille écus chacune.

Il n’étoit pas permis à cette banque de faire le moindre emprunt. Tout commerce lui fut interdit, & ſes engagemens devoient être à vue. Chaque citoyen, chaque étranger y pouvoient dépoſer leur argent ; & elle s’obligeoit à faire tous leurs paiemens, moyennant cinq ſols par trois mille livres. Ses billets, qu’elle livroit pour un gain modique, étoient acquittés dans toutes les provinces par les directeurs des monnoies qui étoient ſes correſpondans, & qui, de leur coté, tiroient ſur ſa caiſſe. Son papier étoit également reçu dans les principales places de l’Europe, au cours où ſe trouvoit le change, aux époques de l’échéance.