Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/479

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les revenus de ces riches contrées devoient être déposés dans ſes mains, ſans qu’il fût obligé d’en rendre compte qu’au ſouba même.

Quoique ces arrangemens faits par des marchands ne duſſent pas être agréables à la cour de Delhy, on craignit peu ſon reſſentiment. Privée des ſecours d’hommes & d’argent, que les ſoubas, les nababs, les rajas, ſes moindres préposés ſe permettoient de lui refuſer, elle ſe voyoit aſſaillie de tous les côtés.

Les Rajeputes, deſcendans de ces Indiens que combattit Alexandre, chaſſés de leurs terres par les Mogols, ſe ſont réfugiés dans des montagnes preſqu’inacceſſibles. Des troubles continuels les mettent hors d’état de former des projets de conquête : mais dans les momens de repos que leur laiſſent leurs diſſenſions, ils font des incurſions qui fatiguent un empire épuiſé.

Les Patanes ſont des ennemis encore plus redoutables. Chaſſés par les Mogols de la plupart des trônes de l’Indoſtan, ils ſe ſont réfugiés au pied du mont Imaiis, qui eſt une branche du Caucaſe. Ce séjour a ſingulièrement changé leurs mœurs, & leur a donné