Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/481

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mélange de ſuperſtition. Ils ſe firent connoître au commencement du ſiècle ; mais alors ils étoient moins regardés comme une nation que comme une ſecte. Durant les calamités de l’empire Mogol, leur nombre s’accrut conſidérablement, par des apoſtats de toutes les religions qui vinrent ſe joindre à eux, & y chercher un aſyle contre les vexations & les fureurs de leurs tyrans. Pour être admis dans cette ſociété, il ſuffit de jurer une haine implacable à la monarchie. Il paſſe pour conſtant, que dans un temple eſt un autel ſur lequel eſt placé le code de leur légiſlation, à côté duquel on voit un ſceptre & un poignard. Quatre vieillards ſont élus, pour conſulter dans l’occaſion la loi, unique ſouverain de cette république. Les Seiks poſſèdent actuellement toute la province de Punjal, la plus grande partie du Mouſſan & du Sinde, les deux rives de l’Indus depuis Cachemire juſqu’à Talta, & tout le pays du côté de Delhy, depuis ſabor juſqu’à Sirhind. Ils peuvent mettre ſur pied une armée de ſoixante mille bons chevaux.

Mais de tous les ennemis du Mogol, il n’y en a pas d’auſſi dangereux que les Marattes.